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Te Wai Pounamu, l'île du sud

Semaine 20 : Une nouvelle terre

 

Dernière nuit sur l'île du Nord. Nous retournons dans notre petit coin idéal et voyons, étonnés, le Queen Mary 2 sortir du port de Wellington et s'en aller vers une destination inconnue. Nous guettons les pingouins bleus, encore une fois ils refusent de se montrer. Nous filons vite nous coucher car demain nous avons rendez-vous à l'enregistrement du ferry à 7h.

La traversée se passe tranquillement. L'arrivée, au milieu de la côte verte et découpée des Malborough Sounds, est majestueuse. Le petit port de Picton, enclavée dans ses reliefs, contraste avec les ports que nous avons eu l'habitude de voir et il semble nous accueillir à bras ouverts. Nous nous baladons un peu en ville. Qu'elle n'est pas notre surprise d'apercevoir, se mouvant gracieusement au milieu des bateaux de plaisance, une magnifique raie d'environ soixante-dix centimètre d'envergure !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous rendons au musée de Picton qui retrace très rapidement l'histoire maritime de la ville, mais surtout son passé de chasse à la baleine. Aujourd'hui on laisse les baleines tranquilles et pourtant elles font toujours la fortune de la région, tant les touristes qui se pressent pour les admirer sont nombreux.

Nous entamons notre découverte vers le sud en longeant un morceau de côte déchiquetée jusqu'à un camping situé à 8km de Blenheim. Celui-ci est rempli d'allemands, cela ne nous changera pas de l'île du Nord !

 

Le lendemain, nous finissons la route vers Blenheim. Nous réalisons alors que les immenses vignobles du Wairarapa sont ridicules comparés à ceux du Marlborough. Des parcelles immenses aux rangs interminables s'étendent à perte de vue. De nombreux plants très jeunes nous indique que les domaines sont en pleine expansion. La ville de Blenheim étant le cœur de cette région viticole, nous pensions trouver une ville moderne et un tantinet esthétique. Il semblerait que l'argent qui coule à flots dans la région n'y soit pas du tout investi. Les maisons sont miteuses, le centre-ville ressemble à un centre commercial de seconde zone. Nous nous contentons donc d'une rapide lessive et nous enfuyons rapidement.

Nous nous arrêtons à Okiwi Bay, dans un camping séparé de la plage par la route et la voie de chemin de fer. C'est assez bruyant mais le lieu n'est pas dénué de charme.

 

Notre prochaine étape est la fameuse ville de Kaikoura. Véritable pôle touristique de la côte est, Kaikoura ressemble en fait davantage à un grand parc d'activités qu'à une ville. Ce n'est pas vraiment un lieu à vivre mais plutôt un lieu de vacances qui a fait sa renommée grâce aux baleines, dauphins, phoques et autres albatros.

Après un déjeuner sympathique dans un restaurant thaï,nous nous rendons au Visitor Center pour nous renseigner sur des moyens abordables d'aller voir des baleines. La vérité est qu'il n'y en a pas vraiment : impossible d'aller voir les baleines en kayak, elles sont trop loin et surtout peu nombreuses et trop longtemps immergées (40 à 60 min), en voir une serait un vrai coup de chance. Les seules options sont donc le bateau, l'avion de tourisme et l'hélicoptère. Les deux dernières options étant hors de prix nous nous rabattons sur celle qui de toutes façons nous tente le plus : le bateau. Un seul opérateur propose cette excursion : Whale Watch, pour la modique somme de 145NZ$ chacun pour 2h40 en mer. Grâce à des systèmes de localisation de sonars, gps, ou satellites, les chances de voir une baleine sont de 80% ! Si nous avons travaillé dur, c'est bien pour nous offrir ce genre de petits plaisirs, nous nous lançons donc et obtenons à notre grande surprise des billets pour le jour même, 16h30. Ils prévoient un risque de mal de mer mais le lendemain est pire donc nous prenons le risque.

Après une petite séance dans une salle pour évoquer les consignes de sécurité nous montons tous dans un car en direction de la marina. Nous embarquons tous sur un grand hors-bord et on nous invite à nous asseoir dans les fauteuils à l'intérieur : le bateau va tellement vite qu'il est interdit de se lever quand celui-ci est à pleine puissance. Un guide nous explique intelligemment comment se passe la « traque » et quelles espèces nous risquons de rencontrer : le plus commun est le Sperm Whale : le Grand Cachalot, dont certains mâles vivent ici de façon permanente grâce à la présence d'une grande faille où ils trouvent la profondeur et la nourriture indispensables. Les femelles ne passent que pour la migration vers le nord, tout comme les autres baleines comme la baleine bleue ou la baleine à bosse ; elles sont donc plus difficiles à apercevoir mais la saison migratoire n'est pas tout à fait terminée, alors pourquoi pas ? Requins, et dauphins (dont des orques) sont aussi familiers de ces eaux.

Au bout de quelques minutes seulement, alors que le guide est encore entrain de nous parler, un mouvement attire tous les regards vers l'océan : nous voilà soudainement entourés de tout un banc de Dusky Dolphins, ou dauphins obscurs, qui sautent joyeusement à notre rencontre. Le capitaine ralentit l'allure pour que nous puissions sortir les admirer. Joueurs, ils sautent dans tous les sens comme pour nous inviter à les rejoindre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce dauphin est connu pour être un véritable acrobate et ceux-ci ne faillissent pas à leur réputation ! Nous devons nous accrocher cependant car une baleine a été repérée non loin de là et le capitaine appuie un peu sur le champignon pour s'y rendre. Nous voyons alors ce qui ressemble un peu au premier abord à un gros rocher gris et lisse, surmonté d'un petit aileron. Le gros rocher se met à bouger et on s'aperçoit vite que tel un iceberg, la partie qui émerge ici laisse deviner un animal énorme : nous voici à une vingtaine de mètres d'un Grand Cachalot qui respire bruyamment, laissant échapper régulièrement un geyser de vapeur de son évent. Nous ne voyons finalement pas grand chose de l'animal et pourtant ce simple spectacle nous laisse bouche bée. Les dauphins nous ont rejoint et sautent allègrement autour de la baleine imperturbable. De temps en temps le cachalot de 18 mètres de long remue et laisse parfois sortir brièvement son énorme nez. Quelqu'un crie soudain « She's diving guys ! She's diving ! » : la baleine, avec une douceur que sa taille ne laisserait pas présager, déroule sa colonne vertébrale pour replonger dans les profondeurs. Sa queue se lève alors en silence au-dessus de l'eau avant de s'enfoncer elle aussi.Voila, elle est partie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pas le temps de le réaliser cependant car nous repartons là où nous avons laissé la troupe de dauphins. Ils nous y attendaient, accompagnés de quelques albatros, et leur nombre semble s'accroître chaque seconde.A la fin il y en a au moins une centaine qui nage frénétiquement autour et en dessous de nous, sautant, vrillant, seuls ou à plusieurs, pour notre plus grand plaisir. Certains sont si près qu'en tendant la main nous pourrions les caresser. Nous restons bien accrochés à la balustrade cependant car la mer est de plus en plus démontée. On nous invite à rentrer dans la cabine, nous allons tenter une seconde rencontre avec la baleine. Sur la route, les creux sont de plus en plus impressionnants. On finit par nous annoncer que les conditions empirant nous allons devoir retourner sur la terre ferme.Tant pis pour la Sperm Whale que nous allons donc laisser tranquille. Le retour se fait à nouveau à pleine puissance mais cette fois sur un océan déchaîné. Même Loïc, qui pourtant résiste à ce genre de voyage mieux que moi, a la lèvre palote quand nous accostons enfin sur la marina.

Comme nous n'avons pas pu effectuer les 2h40 en mer initialement prévus, on nous annonce que nous sommes remboursés de... 60% ! Merci Whale Watch !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous retournons passer la nuit à Okiwi Bay. Il y a, parait-il, une rivière non loin avec une cascade où les otaries se plaisent à jouer. Nous nous rendons donc à Ohau Stream et découvrons qu'il s'agit en fait du lieu où tous les bébés otaries apprennent en jouant à devenir de vraies et fortes otaries. Ils sont encore trop petits pour monter jusqu'à la cascade (il faut attendre l'hiver pour cela), mais il s'ébattent joyeusement dans les trous d'eau qui se situent plus en aval. Il jouent en fait sans discontinuer, lançant cependant des regards mi-inquiets mi-curieux à leurs visiteurs. Mais la tentation du jeu est trop grande et rien ne peux vraiment les détourner d'une bagarre avec un compagnon ou de faire sembler de chasser une feuille morte tombée sur l'eau et qui n'a absolument aucune chance au milieu de cette garderie. Il est difficile de s'en détacher tant ils sont adorables mais nous finissons par y arriver pour remonter en voiture et continuer notre descente vers le sud.

Les paysages sont beaux mais il n'y a pas vraiment d'endroit particulier où s'arrêter. Nous faisons donc une dernière halte avant Christchurch, dans un camping privé et peu cher où nous passerons deux nuits. L'occasion d'enfin prendre une douche, petit luxe dont nous avons dû nous passer ces derniers jours !

Juste à côté, une fête foraine bat son plein, nous allons y faire un tour. Concours de moutons, de saut d'obstacles (à cheval), parade de tracteurs et autres engins à moteurs sur l'hippodrome, auto-tamponneuses, tirs à la carabine, frites et hot-dogs... Nous nous amusons follement à regarder cet étrange métissage !

Semaine 20

Encore tout éblouis, nous remontons légèrement vers le nord de Kaikoura pour nous installer dans un camping. Nous avons l'intention de revenir dès le lendemain matin pour effectuer la balade le long de la pointe de la péninsule. Celle-ci est un peu écourtée par le temps : il souffle un vent de tous les diables. Mais cela ne décourage cependant pas les otaries à fourrure, une espèce très particulière à la côte de Kaikoura, de faire paresseusement la sieste sur le littoral, allant même jusqu'à s'installer sur les pontons de bois, nettement plus confortables.

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Semaine 21

Semaine 21 : Des gravats et une épave

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous partons ensuite au Saint Anne Wildlife Refuge. C’est en fait une sorte de parc avec un grand lac où s’ébattent toutes sortes de volatiles. Le lac est fortement réduit à cause de la sécheresse estivale et nous nous sentons un peu coupable de rire de si bon cœur à la vue d’un cygne un peu trop pressé de retourner se baigner, et rampant dans la gadoue pour atteindre l’eau en formant un grand sillon.

Nous retournons ensuite dans l’agréable camping de Cheviot pour une dernière nuit de confort.

Le lendemain nous terminons les quelques kilomètres qui nous séparent de Christchurch. Nous savions que la ville avait subi de gros dégâts lors d’un tremblement de terre il y a 5 ans (faisant tout de même 180 victimes) mais nous ne nous attendions pas à arriver dans un lieu qui en porterait encore autant les stigmates. Les terrains vagues marquant l’emplacement d’anciens bâtiments parsèment la ville, transformés en parkings temporaires jonchés de gravats. Partout, des immeubles sont étayés par de lourdes poutres métalliques, ou en cours de rénovation. La cathédrale est éventrée, livrant sa charpente aux pigeons. Quelle tristesse. Quelques bâtiments de pierre encore debout témoignent de la grandeur que cette ville avait il n’y a encore pas si longtemps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous passons un bon moment à nous balader dans les jardins botaniques. Ceux-ci s’articulent autour du méandre de l’Avon River et sont constitués de plusieurs jardins thématiques dont une très belle roseraie, des potagers ou une reconstitution d’une forêt néo-zélandaise. Nous partons ensuite dormir à l’Addington Park où la ville met à disposition un parking gratuit pour les vans et voitures. Ce camping sauvage ayant été l’objet de beaucoup de plaintes il est supposé vivre ces derniers instants et sera fermé dans deux jours, nous avons donc de la chance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin nous partons en virée autour de la péninsule de Banks, la porte d’entrée de la ville sur le Pacifique, constituée de volcans immergés formant ainsi de nombreux baies et lagons.

Cela nous prend toute la journée pour en faire le tour, d’autant plus que la route est souvent très mauvaise. Ce n’est pas désagréable, et nous permet d’apprécier pleinement le paysage. Nous arrivons à Akaroa sous la pluie. La ville, nommée souvent « joyau de la péninsule », joue de son héritage français. C’est en effet ici que se sont installés les rares français ayant participé à la colonisation de l’île. Le coin est assez sympathique mais terriblement touristique. Le seul français qui vive ici est un crêpier installé depuis quelques mois, tout le reste est donc très cliché et on sent que cela ne sert qu’à attirer les touristes asiatiques, mais cela reste amusant. Ce qui l’est moins, c’est de retrouver la roue arrière du van à plat… Un petit changement de roue sous la pluie plus tard, nous nous rendons au garage le plus proche où par miracle on peut nous avoir une roue pour le lendemain. Nous nous installons donc au camping local et le lendemain nous retournons doter le van d'un pneu tout neuf.

Nous quittons donc enfin la région de Christchurch en direction de Arthurs's Pass, un col au milieu des Alpes où se trouve une belle randonnée. Arrivés à environ 80km de notre destination finale, la voiture ralentit soudain. Loïc parvient à quitter la route principale pour s’arrêter finalement sur une petite route de campagne. Une fumée s'échappe alors du moteur : c'est la surchauffe ! Nous attendons qu'il refroidisse, vérifions les niveaux et tentons de redémarrer. En vain. Nous nous rendons vers les habitations pour chercher de l’aide. Une femme nous ouvre sa porte et tente de nous obtenir le numéro d’un garage, ils sont malheureusement tous fermés. Un groupe de jeunes garçons nous aide à pousser le van sur le côté de la route et nous nous installons pour passer la nuit sur place.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès la première heure nous contactons le garage de la ville voisine pour qu'il vienne nous récupérer. À peine jette-t-il un coup d’œil au radiateur, le verdict est sans appel : le van est officiellement mort. Une réparation nous coûterait le prix du véhicule et prendrait un temps fou. Nous voilà réduits à nous faire rapatrier par le garagiste jusqu’à Christchurch avec notre pauvre van sur le plateau arrière… Il nous débarque, navré, dans un camping et nous voilà réduits à rechercher la solution la plus rentable pour continuer. En réalité nous commençons par sortir nous changer les idées au bar car nous sommes le soir de la Saint-Patrick et la communauté irlandaise est en ébullition !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès le lendemain nous partons à la recherche d’un nouveau véhicule. Les car-dealers sont trop chers et ne reprennent le van que pour 500$, soit autant que les épaveurs. Nous réalisons peu à peu que tous les allemands qui ont traversé le pays cet été finissent leur voyage à l’aéroport de Christchurch sans parvenir à se débarrasser de leur voiture en cette fin de saison ; ils sont donc obligés de les brader de manière drastique ! Une aubaine pour nous, et tandis que nous pensions finir notre voyage coincés tout l'hiver dans une petite voiture, nous finissons par trouver un van plus grand que le précédent, aménagé et en plus self-contained, ce qui signifie qu'il est équipé de toilettes portables, d'un réservoir d'eau potable et d’un réceptacle pour les eaux usées le rendant donc autonome. Cela signifie surtout que ce petit sticker sésame nous ouvre les portes de nombreux campings gratuits réservés uniquement aux self-contained. Les propriétaires doivent s'en débarrasser si vite que nous l’obtenons pour la moitié de sa valeur et les amenons à l’aéroport sitôt la transaction effectuée. Nous contactons l'épaveur, procédons au déménagement de nos affaires (jusqu’à la plus petite dalle de linoléum !) et passons une dernière nuit dans notre fidèle compagnon. Nous lui disons adieu le lendemain matin et commençons une nouvelle aventure avec notre nouveau bolide.

Nous décidons d’aller visiter les environs. Il n’y a pas grand-chose à faire par ici mais nous avons repéré quelques coins prometteurs. Nous nous rendons donc à Gore Bay, une petite portion de côte située à moins de 10km. Le temps est un peu maussade mais cela donne un coté tragique à ces roches acérées. Certains rochers ont des formes un peu magiques de dragons et autres créatures mystiques.

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Semaine 22

Semaine 22 : Somptueux Otago

 

Nous commençons donc cette nouvelle semaine en quittant à nouveau Christchurch, cette fois non pas pour Arthurs's Pass (cela attendra, pour l’instant nous sommes un peu dégoûtés) mais pour Geraldine, une petite ville tranquille un peu plus au sud. Ce sera le bon endroit pour commencer à aménager ce van à notre façon (notamment le lit qui n'est pas encore convertible en salon et sous lequel nous souhaitons créer des étagères). La ville est mignonne mais offre peu d’intérêt. Nous la quittons dès le lendemain pour nous rendre à Timaru où une colonie de petits manchots bleus est installée. Nous partons à leur recherche et scrutons les rochers à la nuit tombée, en vain. Toujours pas de manchots.

Le lendemain nous partons vers Oamaru, toujours en quête de manchots. De plus, c'est une vieille ville de style victorien et le centre ville à beaucoup de charme. En fait c’est la première fois que nous voyons un vrai « centre historique ». Inutile de dire par contre que plusieurs heures de patience acharnée ne nous permettent toujours pas de voir le moindre manchot.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous filons donc dans les terres en direction de Queenstown où nous devons retrouver un ami de Loïc qui travaille dans un restaurant situé de l'autre côté du lac Wakatipu. Nous faisons d'abord étape à Omarama, dans un ravissant camping en bord de rivière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons le lendemain à Queenstown après plusieurs heures de voyage dans le fabuleux paysage que nous offrent les contreforts des Alpes. Des vergers et des vignes coincés dans de petites vallées regorgent encore de fruits. Nous arrivons enfin à Queenstown. Coincée entre les reliefs et un lac immense, la ville nous séduit immédiatement. Elle est très touristique et ses rues sont bondées. Nous flânons dans les rues mais ne perdons pas trop de temps, nous savons que nous aurons à nouveau l’occasion de la visiter plus en détail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous devons en effet faire le tour du lac et cela va nous prendre 4h. Nous devons nous rendre à Walter Peak, où mis à part le restaurant il n'y a plus trace de civilisation. Les clients sont amenés de Queenstown dans un bateau à vapeur de 1913 pour passer quelques heures sur place pour voir de la tonte de mouton, manger un buffet de barbecue et éventuellement faire une balade à cheval. Il fait déjà nuit quand nous faisons étape à l’extrémité est du lac, au-dessus de la petite ville de Kingston. La vue sur le lac entouré de montagnes au petit matin est magnifique. Nous avons encore un peu de route avant d’arriver. Nous devons notamment emprunter plus de 50 km de piste gravillonnée au milieu des montagnes avant d'atteindre la rive sud du lac Wakatipu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La route est magique et nous ne croisons que quelques vaches, d’innombrables moutons, et quelques cyclistes courageux. Walter Peak High Country Farm est un très bel endroit. Les prix sont bien au-dessus de nos moyens mais JP, l'ami de Loïc, nous fait profiter de ces tarifs d'employé. Nous pouvons donc manger de bons plateaux de fromage avec une vue fabuleuse sur le lac et Queenstown au loin. Nous installons le van près des logements du personnel et profitons de bonnes soirées avec les chanceux qui ont décroché cette place de rêve. Le lendemain nous testons le buffet-barbecue qui propose quelques plats savoureux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir nous montons sur le bateau pour aller tous trois faire un tour en ville (l’occasion surtout de refaire la provision de bière du personnel). Le bateau repart une dernière fois vers Walter Peak avec personne d'autre à bord que nous et l’équipage. Petit privilège que nous apprécions à sa juste valeur tandis que nous regardons Queenstown s'éloigner à la tombée du jour. Nous profitons du dernier jour de week-end de JP pour aller faire un tour de kayak sur le lac. La balade commence parfaitement bien, malheureusement il ne fait pas aussi beau que les jours précédents et alors que nous arrivons dans une zone plus ouverte le vent commence à se lever. De larges vagues commencent à se former, on se croirait presque en plein mer ! Elles restent très raisonnables mais elles nécessitent tout de même un minimum de concentration, et couplées au vent froid et à la pluie qui commence à tomber, la promenade s'avère un peu moins relaxante qu'espérée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous l'écourtons donc à regrets et passons le reste de la journée à paresser à l'abri. Le soir, nous nous glissons dans la foule des clients pour assister à une représentation du savoir-faire des chiens de berger que nous avions câlinés tout l'après-midi. Leur intelligence et leur maîtrise est exceptionnelle et leur relation avec leur maître, Peter, est symbiotique. Les petits moutons, un peu agacés, se font trimballer dans tous les coins du pâturage par des border-colleys ravis de leur ascendance et des Oooh et Aaaah émis par tous les touristes asiatiques. L'un des moutons se fait attraper avec une douceur ferme par le fermier pour se faire tondre dans une position qu'il doit estimer être légèrement humiliante.

Le lendemain nous partons vers Oamaru, toujours en quête de manchots. De plus, c'est une vieille ville de style victorien et le centre ville à beaucoup de charme. En fait c’est la première fois que nous voyons un vrai « centre historique ». Inutile de dire par contre que plusieurs heures de patience acharnée ne nous permettent toujours pas de voir le moindre manchot.

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Semaine 23

Semaine 23 : Autour de Dunedin

 

Nous profitons de ce jour de travail de JP pour avancer sur le van. Nous l'avons déjà rendu convertible en salon avec des étagères sous la table basse et nous lui ajoutons maintenant notre petite touche grâce à notre linoleum à damier ou nos rideaux matelassés. Tout doit être réadapté à ce nouvel espace et c'est un peu un challenge !

Le lendemain, nous souhaitons partir assez tôt : plusieurs heures de route nous attendent avant de rejoindre Dunedin, sur la côte est. Nous démarrons la voiture et au bout de quelques mètres le moteur s'arrête... Nous essayons de redémarrer, mais à force d'insistance nous finissons par noyer le moteur. Les fermiers, Peter et Cameron, tentent de nous venir en aide, sans succès. Nous patientons donc au chaud que le moteur se désengorge et nous finissons par parvenir à quitter Walter Peak en début d'après-midi avec une visite dans un garage qui s'ajoute à notre emploi du temps.

Nous faisons étape à Gore pour passer la nuit dans une sorte de stade reconverti en camping pour self-contained la nuit. Nous nous offrons un dîner dans un petit restaurant en profitant d'être au chaud et au sec tandis qu'à l'extérieur la pluie tombe en rideau.

Nous arrivons à Dunedin le lendemain en fin d'après-midi. Nous nous installons dans un camping gratuit self-contained aménagé sur le parking d'un parc et partons visiter la ville. C'est une grosse ville un peu encombrée où se mêlent de façon un peu anarchique élégants immeubles victoriens, de rigides bâtisses de style art-déco (à l'américaine, donc très géométriques) et des immeubles assez vilains en béton des années 60. Nous nous rendons à la First Church qui est la première église à avoir été construite dans l'Otago, puis sur l'Octagon, la place où se concentrent les principaux bâtiments de la ville comme le council (sorte de mairie), la cathédrale ou le théâtre. Nous tentons de visiter la cathédrale, mais celle-ci a des horaires d'ouverture très restreints.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous partons visiter la gare de Dunedin, réputée pour son style architectural particulier. De l'extérieur celle-ci est en effet très élégante : on dirait presque une petite église rose de style victorien tout en longueur bordée par un long quai. L'intérieur quant à lui est tout à fait surprenant. Faïencé du sol au plafond, on ne peut pas dire qu'il soit de très bon goût mais il est indéniablement coloré et original. Nous apercevons par des fenêtres la salle des guichets et du café, fermée à cette heure-ci. Les guichets de bois datés de 1945 sont ravissants et nous regrettons de ne pas pouvoir y pénétrer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin nous partons à la bibliothèque (nous sommes en recherche active d'un travail) et quand nous revenons qu'elle n'est pas notre surprise de voir une amende de 200$ pour faux self-contained sur notre pare-brise ! Notre problème de démarrage recommencent et nous nous rendons dans un garage où l'on nous indique qu'il va falloir changer la bougie d'allumage. En attendant que la réparation soit faite nous filons au Council pour faire annuler notre amende ; chose aisée car nous sommes dans notre bon droit.

Nous récupérons notre van qui démarre maintenant au quart de tour pour faire un léger détour plus au nord. Nous passons la nuit dans un agréable camping gratuit de bord de mer à Warrington et filons dès le lendemain à Moeraki pour observer les Moeraki Boulders à marée basse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous retournons à Warrington deux nuits consécutives pour profiter d'une journée complète pour en visiter tranquillement la péninsule.

Nous faisons donc de nouveau route vers le sud en direction de Dunedin pour aller visiter les parties qui en sont un peu excentrées. Sur la route nous sommes forcés de nous arrêter sur une aire d'urgence... le moteur surchauffe. Nous commençons à le prendre personnellement ! Heureusement nous savons que nous nous sommes arrêtés à temps et que la voiture n'a pas rendu l'âme. Nous vérifions les niveaux : il n'y a plus une goutte dans le réservoir du radiateur. Ça sent la fuite. C'est confirmé par un rapide coup d’œil sous la voiture quand nous versons de l'eau dans le réservoir : cela coule à toute vitesse ! Nous sommes donc obligés de finir la route en nous arrêtant toutes les 5 minutes pour laisser refroidir le moteur et remettre de l'eau dans le radiateur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous partons à pied voir l'Université. Le campus (immense, c'est tout un quartier de la ville) n'offre pas un grand intérêt mais nous nous disons qu'en tant qu'étudiant cela doit offrir une ambiance très sympathique. Nous remontons en voiture (non sans lui redonner à boire) et nous nous arrêtons au premier camping que nous croisons (heureusement le moins cher). Nous sommes dimanche, la réparation devra attendre.

Ce phénomène géologique est d'autant plus étrange qu'il est extrêmement localisé sur une partie de la plage. Des roches en forme de boule quasi parfaites parsèment le rivage. Elles sont le résultat de 60 millions d'années d'accumulation de sels sédimentaires autour de fragments d'argilite provenant de la falaise. Le résultat est un paysage beau et surréaliste de roches lisses et rondes émergeant du sable et brillant dans les flaques oubliées par la marée.

Sur la route nous nous arrêtons donc pour voir Baldwin Road. C'est une étape incontournable : cette petite rue résidentielle est classée par le Guiness comme la rue la plus pentue du monde avec ses 19° d'inclinaison. Nous nous prêtons gaiement au jeu en la gravissant. C'est vrai qu'elle est pentue cette rue ! Heureusement qu'elle ne mesure pas plus de 300 m de long car arrivés en haut nous avons le souffle un peu court ! La vue sur Dunedin et les vallons verdoyants alentour est une jolie récompense.

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Semaine 24

Semaine 24 : Toujours plus au sud !

 

Le lundi venu, nous nous rendons dans un garage spécialisé dans les radiateurs que nous a conseillé un client du camping. Les chances qu'ils aient les pièces à disposition sont plus importantes. Quand les garagistes inspectent le van ils sont assez embêtés. La fuite est importante, il craignent que cela ne nous coûte un peu cher. Ils nous disent qu'ils n'auront pas le temps de s'en occuper avant le lendemain et se demandent où nous allons dormir. Quand nous revenons plus tard dans l'après-midi pour récupérer nos affaires pour aller poser la tente au camping nous découvrons avec plaisir qu'ils nous ont fait passer en priorité et que le radiateur est déjà démonté. La moins bonne nouvelle est que le réservoir est lacéré dans toute la longueur et que c'est un modèle qui est indissociable d'un bitoniau en plastique (terme mécanique officiel). Bref, la facture va être un peu salée. Ils nous disent de revenir le lendemain en début d'après-midi. Nous passons donc une nuit un peu fraîche sous la tente et revenons dès le lendemain matin pour déposer la tente dans le van. Surprise ! Ils ont terminé le travail et après un petit tour avec la voiture pour vérifier que tout fonctionne ils nous rendent les clés... et la facture.Ils nous ont fait une remise sur la main d’œuvre mais cela reste cher : 700$. Retrouver un travail devient de plus en plus indispensable !

 

Nous repartons donc vers le sud. Nous nous arrêtons non loin de là à Larnach Castle. C'est l'unique château du pays, construit au XIXe siècle par M. Larnach, un riche banquier. La demeure, d'un style un peu unique mêlant du victorien à une tour carrée à créneaux est encerclée par une grande véranda rappelant légèrement un style Art Nouveau. Les intérieurs, non habités, ont été reconstitués par les propriétaires actuels qui se mettent en scène dans une vidéo et des photos de famille posées sur des étagères. Cet exhibitionnisme est un peu bizarre. Le jardin, que nous pensions vaste puisqu'il y a la possibilité de ne payer un billet que pour le visiter, est en fait petit et assez décevant. L'ensemble est malgré tout assez harmonieux et se fond avec charme dans le superbe paysage de la péninsule.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous installons dans un camping proche pour visiter dès le lendemain Tunnel Beach. La mer a sculpté dans les roches sédimentaires friables des grottes et un grand et large tunnel où l'eau et les algues s'engouffrent avec force.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu plus bas sur le chemin, un panneau annonce une cachette pour observer les manchots à œil jaune. Nous espérions également voir cette espèce qui est plus grande que le manchot pygmée (ou manchot bleu) que nous avons chassé jusque là. Il est également beaucoup plus rare et particulier à cette partie du pays. Nous avons cependant la chance avec nous, car étant en période de mue en ce mois d'avril, ils partent moins en mer et on peut également en observer en journée. Bref, nous ne sommes toujours pas découragés de la chasse au manchot et nous tentons notre chance. Nous nous installons face à une ouverture de l'abri et guettons le rivage. Au bout d'une petite demie-heure Loïc repère une forme qui bouge dans les hautes herbes qui surplombent la plage. Et nous voyons avec stupeur un adorable manchot dévaler la pente cahin-caha pour sortir de la végétation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il avance prudemment sur la plage puis plus sereinement en sautant à pieds joints sur les grosses pierres qui lui font obstacle et se glisse dans l'eau pour une rapide baignade. Il ressort quelques minutes plus tard et repart vers la végétation. Peu de temps après, l'un de ces compagnons arrive du large. Quand il est dans l'eau, difficile de le différencier d'un gros canard noir, mais sitôt qu'il arrive sur le bord il se redresse pour traverser la plage en regardant avec méfiance à droite et à gauche. Un petit arrêt de temps à autre pour écarter les nageoires et se faire sécher les aisselles au soleil avant de continuer jusqu'aux hautes herbes en se dandinant où il rejoint son acolyte. Un troisième manchot sort enfin de l'eau et répète la même scène à la fois comique et étonnamment gracieuse et délicate. Ils ne sont finalement pas si patauds que ça sur la terre ferme, bien que l'on sente qu'ils sont beaucoup plus à l'aise dans l'eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les trois manchots ne sont plus très visibles dans les hautes herbes, et après un long moment à les observer avec difficulté nous finissons par les quitter, un sourire ému aux lèvres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La particularité de cette baie est également que c'est le seul endroit du pays où les dauphins Hector, de timides dauphins particuliers à l'île du sud dont la population a fortement décliné, se rapprochent aussi près de la côte. Et il n'est pas rare non seulement d'en voir, mais également de pouvoir nager avec eux à condition de les laisser venir d'eux-mêmes. Après quelques minutes à guetter le rivage nous en apercevons deux qui explorent la baie, sans doute en quête de nourriture. Ni une ni deux, nous filons sur la plage où nous nous mettons en maillot de bain. Il fait un froid de canard et il y a beaucoup de vagues. Je me décourage assez rapidement après être rentrée dans l'eau en voyant la hauteur des vagues et finit par rejoindre la plage en grelottant tandis que Loïc tente de s'aventurer plus loin. C'est peine perdue, le courant de la marée montante ne cesse de le repousser. Nous finissons par retourner nous sécher sans tellement de regrets car les quelques surfeurs qui tentent également la rencontre font chou blanc et les dauphins disparaissent un peu plus loin dans la baie. Nous repartons malgré tout ravis d'avoir pu voir des dauphins Hector, même si leurs apparitions au-dessus de l'eau étaient assez lointaines et furtives.

Nous finissons notre visite des Catlins à Slope Point. C'est une belle vue sur l'océan déchaîné. Nous sommes arrivés au point le plus méridional de l'île.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais notre voyage vers le sud ne s'arrête pas là, car demain nous embarquons enfin pour les terres sauvages et humides de l'Île Stewart.

Nous repartons vers le sud, enthousiasmés de finir la route jusqu'à l'extrême sud en passant par la région sauvage des Catlins. Nous nous arrêtons à Nugget Point et marchons une dizaine de minute pour atteindre le phare. La vue est grandiose. Des rochers énormes parsèment le rivage en contrebas comme s'ils avaient été lancés là par des géants. Des otaries en ont fait leur repaire et le vent nous rapporte le son de leurs chants et de leurs disputes.

Le lendemain, nous continuons notre exploration des Catlins. Nous nous rendons à Curio Bay. Une forêt fossile se dévoile à marée basse. Ces troncs tombés à terre se sont mêlés à la roche jusqu'à en devenir eux-même en un processus de plusieurs millions d'années.

©Hors-Saison

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Prendre le bateau pour l'île Stewart :

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