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Retour sur l'Ile du Sud

Semaine 25

Semaine 25 : Retour au Wakatipu Lake

 

De retour sur l'île du Sud, nous commençons par chercher un endroit où manger des huîtres de Bluff. Étrangement nous n'en trouvons nulle part et quittons donc Bluff un peu dépités. Un repas italien à Invercargill plus tard, nous reprenons la route direction Queenstown où nous sommes censés retrouver JP dans 3 jours pour faire ensemble une randonnée sur le Mont Aspiring.

Le van file avec bonheur à l'assaut d'un rempart de montagnes, crachant un best-of des Beatles, plein ouest vers le soleil couchant. Ça pique un peu les yeux mais il faut reconnaître que ça ne manque pas d'élégance.

Après une étape à Winton, nous refaisons étape à Kingston, dans le camping en bord de lac que nous avions tant aimé. Nous dépassons ensuite Queenstown pour nous rendre au nord-ouest du lac, dans le petit village de Glenorchy. Très connu pour être le point de départ (ou d'arrivée, selon le sens choisi) de la Routeburn Track, une des Great Walks, il l'est aussi pour son calme et ses paysages enivrants. Idéal pour passer le temps en attendant le weekend de JP qui vient d'ailleurs de se réduire d'un jour. Nous le rejoindrons donc 2 jours plus tard.

Nous nous baladons sur une petite randonnée en boucle juste au bord du village (nommée Lagoon track pour une obscure raison...). Une grande passerelle de bois nous permet de nous promener sur le marais. Les couleurs de l'automne se font chaque jour plus présentes, et tandis que l'air se rafraîchit, la forêt , elle, se teinte de couleurs chaudes. Nous sommes émerveillés de ce paysage de montagnes éparpillant à leurs pieds des arbres dorés qui se reflètent dans les trous d'eau.

Nous montons dans le van pour trouver un endroit où dormir. Le camping de Chinamans Bluff, perdu dans les montagnes nous semble une excellente option et nous partons à l'assaut d'une route quelque peu cahoteuse. Nous ne devons pas traverser une, ni deux, ni trois ni même quatre rivières à gué mais bien cinq. Nous n'avons plus qu'à prier qu'il ne pleuve pas dans la nuit sinon elles deviendront infranchissables (et la route ne mène qu'au camping bien évidemment). Nous sommes supposés voir sur le chemin le barrage qui fut construit et détruit pour le tournage du Seigneur des Anneaux mais nous avons beau écarquiller les yeux, nous n'en voyons pas la moindre poutrelle.

Le camping est joli et très au calme mais nous nous demandons si cela valait vraiment une heure de route aussi tumultueuse.

Par chance, il ne pleut pas une goutte pendant la nuit et quand nous repartons le lendemain en début d'après-midi nous repassons toutes les rivières assez aisément. Nous retournons donc au village pour y flâner et nous installons dans le camping local pour profiter d'une bonne douche et de la cuisine pour préparer un bon pique-nique pour la randonnée future. Nous tentons de joindre JP car nous ignorons toujours si nous devons le retrouver le soir même ou le lendemain matin. En vain. Le lendemain, pas de nouvelle. Les heures passent et nous disons gentiment adieu à la randonnée. Nous en profitons pour visiter Queenstown de long en large et à nouveau un peu en long. C'est long. Nous musardons dans les jardins de la ville qui se trouve sur une sorte de péninsule s'avançant sur le lac. Nous parvenons à avoir des nouvelles de JP... puis plus du tout. Bref, nous finissons par décider de nous en aller quand nous tomber par hasard miraculeusement sur lui (aaah le saligaud!) ! Nous prenons le temps de papoter 10 minutes avant que le dernier bateau pour Walter Peak ne parte. Nous n'avons plus qu'à quitter la région : nous avons rendez-vous dans une petite semaine à Milford Sound pour commencer un woofing au Milford Sound Lodge et la route pour s'y rendre est prometteuse. Il est un peu tard quand nous quittons Queenstown et nous faisons une étape à Lumsden avant de découvrir enfin les paysages du Fiordland.

©Hors-Saison

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Semaine 26

Semaine 26 : De l'eau et de la mousse : le Fiordland

 

Nous arrivons à Te Anau, porte d'entrée du parc du Fiordland, dans l'après-midi. Nous faisons un petit passage au centre d'information du DOC où une petite exposition intéressante détaille la faune et la flore que nous allons découvrir. Un petit encart détaille même la vie et l’œuvre de ce brave sandfly car, semble-t-il, c'est dans les Sounds que celui-ci se sent le plus à l'aise...

Nous entamons ensuite enfin la route Te Anau – Milford Sound. Peu de temps, car nous nous arrêtons dans le premier camping que nous trouvons : Henry Creek. Il commence à faire sombre et nous avons bien l'intention de profiter du paysage sur le trajet. Nous passons la soirée avec trois français et un américain qui campent non loin de nous.

Le lendemain, nous prenons donc la route pour de bon. Comme nous le pensions, la route est très belle. Nous nous arrêtons au très attendu Lake Mirror. Le lac est très joli mais moins impressionnant que nous l'imaginions et que ce qui en paraît sur les photos. C'est ce qui arrive quand on a de trop grandes espérances ! Le spectacle des montagnes qui se reflètent parfaitement dans l'eau cristalline et cela-dit tout à fait surprenant !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous continuons notre route jusqu'à The Divide, lieu de départ (ou d'arrivée) de la Routeburn Track. En empruntant le sentier sur quelques kilomètres, on peut monter à Key Summit et en redescendre en seulement 3h. Il fait beau et nous avons l'après-midi pour nous, c'est donc le moment idéal. Nous grimpons dans une superbe forêt d'un vert tendre. Tout autour de nous les arbres et le sol sont recouverts d'une douce mousse. Les mouvements torturés de ces arbres, associés à toute cette mousse et à ces petits rus qui courent partout apportent une humble majesté à ces lieux que l'on croirait habités par des êtres que l'on ne trouverait que dans des contes des pays d'Europe du nord... Quand nous empruntons la dernière étape du chemin montant vers Key Summit, la végétation s'ouvre soudainement et le vent fait son apparition. Quand nous arrivons au sommet, à 919m d'altitude, nous tombons avec stupeur sur un spectacle des plus inouïs : le plateau est recouvert d'une immense tourbière d'un vert appétissant. Des piscines d'eau claire se forment là où les plantes n'ont pas encore tout envahi, formant de ravissants petits lacs d'altitude qui contrastent avec les immenses sommets auréolés de nuages que l'on peut voir à 360°. Tout est si doux à l’œil que l'on voudrait se laisser tomber mollement sur ce tapis végétal. L'eau qui suinte grassement quand on tente d'y mettre le bout du pied du haut du chemin en bois nous en dissuade.

Nous redescendons à contrecœur après une grosse demie-heure de ballade sur ce jardin suspendu.

Nous reprenons la voiture et revenons légèrement en arrière sur la route pour camper à Cascade Creek.

Aujourd'hui, le ciel est complètement bouché. Cela compromet un peu nos plans car nous souhaitions aller randonner jusqu'au Marian Lake qui est un peu en altitude. Nous décidons d'aller nous balader sur le début de la Hollyford Valley Track car c'est en terrain plat, donc pas de risque de se retrouver le nez dans les nuages. C'est une jolie marche dans ces belles forêts toutes en rondeurs, en cascades et en mousses. Nous nous arrêtons sur un joli point de vue où des keas ont souvent été aperçus. Les keas sont les seuls perroquets de milieu alpin au monde. Ils sont aussi considérés comme étant parmis les oiseaux les plus intelligents. Intelligence qu'ils mettent au service du crime, puisqu'ils sen servent pour ouvrir les sacs des randonneurs et leur voler nourriture et objets clinquants. Ils adorent aussi, parait-il, arracher les jointures en plastiques des fenêtres de voiture. Bref, nous avons hâte de faire leur connaissance ! Ce ne sera pas pour aujourd'hui, nous retournons donc camper à Cascade Creek avec toutes nos jointures.

Nous avons bien fait de ne pas nous précipiter vers Marian Lake car le lendemain le ciel est à nouveau dégagé. La montée est un peu difficile, il faut dire que nous nous étions habitués au confort des sentiers ultra tracés de Nouvelle-Zélande, et il nous faut ici grimper dans les racines, escalader des rochers et chercher les repères du regard pour atteindre notre but. Ce changement est assez agréable. Le lac Marian est ravissant, coincé dans sa vallée glaciaire. Nous ne sommes pas nombreux au sommet, heureusement car la berge est étroite. Une mère et son fils tentent la baignade : l'eau semble froide au point d'en être douloureuse ! Nous prenons un petit en-cas en observant le panorama. Le silence est assourdissant et l'air si pur que nous en emplissons nos poumons avec avidité.

Nous redescendons, encore à regrets, car nous devons nous rendre au Milford Sound Lodge où nous devons commencer notre woofing. Nous ne souhaitons pas arriver en pleine période d'intense activité.

Nous continuons donc la descente. Une demie-heure plus tard environ, nous nous retrouvons face à un tunnel. Un compte à rebours nous indique 6 minutes avant le feu vert. Il y fait noir comme dans un four et nous ne voyons pas un phare émerger de cet abîme avant au moins trois longues minutes. Une colonne de bus de tourisme et de camping cars se déverse soudain de cette bouche. Nous pouvons enfin passer. Nous pénétrons alors dans le plus étrange des tunnels routiers. Il semble s'enfoncer dans les profondeurs de la terre, et chose encore plus étrange, il semble avoir été creusé à la main (cela se confirmera pas la suite d'ailleurs!) car il n'est en aucun cas lisse et régulier. Par moments, une cascade souterraine se déverse le long d'une paroi pour disparaître dans une rigole. Il n'y a quasiment pas de lumières en dehors de nos timides phares et nous avons le sentiment, pourtant absurde, de faire une expédition de spéléologie en van.

Quand nous débouchons enfin de l'autre côté nous sommes encerclés par des montagnes s'élevant à-pic qui se dessinent dans la brume. Nous avons encore une bonne demie-heure de route avant d'arriver au lodge.

Nous nous présentons à la réception et on nous invite à attendre Ali, la manager, avec un thé, au café. Quand elle arrive elle nous explique quel sera notre travail, où nous allons dormir (dans un dortoir avec les cinq autres woofers), manger, etc... Nous partons ensuite visiter les lieux, notamment le lieu de vie commun du personnel appelé pour une raison mystérieuse Saigon. Nous arrivons un jour un peu particulier car, à l'occasion de l'anniversaire d'un des woofers, Juan, et du départ d'un membre du personnel, une fête déguisée a été organisée pour le soir même. Nous nous trouvons donc un costume de dernière minute et faisons ainsi connaissance avec nos collègues.

Le lendemain matin, nous commençons notre première journée de housekeeping (comprendre faire les chambres et le ménage) avec une autre woofeuse, Justine, et Ali.

C'est aussi cela, la beauté du PVT : découvrir des métiers et des savoirs-faire que nous n'aurions jamais eu l'occasion d'approcher autrement. Nous pouvons ainsi découvrir le plaisir de créer des puits de lumière dans des lianes de kiwis, la taille de vignes, ou encore la complexité origamique de l'art de faire un lit.

Le soir même, en raison d'un problème de planning, nous nous dévouons pour faire le dîner en compagnie de Paula. Les petits-déjeuners et les déjeuners sont individuels mais nous dînons ensemble tous les soirs et faisons un roulement pour la cuisine.

Nous ne travaillons que le matin ou que le soir (chaque jour, un woofer est de plonge au café) et cela nous donne tout le temps de visiter les environs. Nous profitons par exemple d'une sortie pêche aux moules de certains pour être guidés jusqu'au bas des chûtes de Lady Bowen. Nous ne les aurions jamais trouvés sans eux car il faut en fait passer sous une grande grille qui barre le chemin. Les chutes sont impressionnantes et le vent emporte loin des gouttelettes d'eau de sorte que nous finissons tout humides. Nous en profitons aussi pour visiter un peu Milford Sound, village sans intérêt car il ne s'agit que d'un terminal de bateau de croisière et de logement de personnels. Cependant la vue sur le Sound et Mitre Peak (une montagne les pieds dans l'eau qui doit son nom à sa forme de coiffe papale) au loin est magnifique.

Le lendemain, nous prenons donc la route pour de bon. Comme nous le pensions, la route est très belle. Nous nous arrêtons au très attendu Lake Mirror. Le lac est très joli mais moins impressionnant que nous l'imaginions et que ce qui en paraît sur les photos. C'est ce qui arrive quand on a de trop grandes espérances ! Le spectacle des montagnes qui se reflètent parfaitement dans l'eau cristalline et cela-dit tout à fait surprenant !

©Hors-Saison

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Semaine 27

Semaine 27 : Découverte de notre environnement

Nous nous débrouillons bien et nous pouvons donc maintenant faire nos travaux de housekeeping sans supervision. Nous prenons du plaisir à peaufiner le confort des chambres, faire la vaisselle dans l'équipe du chef et des serveurs (d'autant plus qu'ils nous gâtent souvent de chocolats chauds, de muffins ou de cheese-cakes). Un peu moins à nettoyer les sanitaires, mais toute tâche a son revers un peu ingrat. Nous nous sentons bien dans ce lodge sympathique. Des wekas s'y baladent librement et sans angoisse. Nous trouvons parfois de petits robins opportunistes dans les chambres que nous avons laissées ouvertes, un peu dépités de voir arriver l'aspirateur.

Certains après-midi, nous partons en vadrouille, parfois avec d'autres membres de l'équipe, comme pour aller voir quelques petits vers luisants abrités dans le rebord en sape d'un chemin de forêt ; parfois juste nous deux pour marcher dans le marais devant lequel s'étend majestueusement le fjord.

Au bout de six jours de travail, nous voilà enfin à notre premier jour de congé. Nous nous réveillons ravis à l'idée de pouvoir aller marcher sur la Gertrude Saddle track qui prend 6h. Quelle n'est pas notre déception en entendant la pluie au-dehors. Quand nous sortons de notre chambre, nous sommes cependant stupéfaits par le paysage tout nouveau qui s'offre à nous. Les montagnes qui encerclent le lodge se sont, en une nuit, couvertes d'une myriade de cascades éphémères. Nous décidons d'aller à Te Anau pour aller faire quelques courses. C'est aussi le prétexte pour parcourir tout le chemin jusqu'à Homer Tunnel. La route passe entre des centaines de cascades qui se frayent un chemin entre les arbres et les mousses. L'eau, reine. Partout. Soudain, la pluie n'est plus un fardeau, c'est un cadeau. Le bienfait sans lequel cette forêt n'aurait jamais vu le jour : dans la région la pluie ne se compte plus en millimètres par an mais bien en mètres ; entre 7 et 9 mètres de pluie tombent chaque année sur ces montagnes.

Le lendemain, le soleil se remontre et les cascades s'éteignent doucement. Nous partons avec un autre woofer, Hugh, sur un point de vue d'où nous pouvons observer la lumière du soir derrière Mitre Peak. Ces semaines de woofing vont nous plaire.

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Semaine 28

Semaine 28 : Douce vie de reclus

En ce début de semaine le soleil est encore au rendez-vous, nous en profitons pour aller nous promener au Chasm, d'étroites gorges où s'écoule une rivière en furie entre des rochers tous doux, lissés par des milliers d'années d'érosion.

Un soir, tandis qu'une tempête nous oblige à être tous sagement occupés dans la salle à manger ou le salon, nous sentons, pour certains d'entre nous, une brève secousse. Le californien, habitué, s'exclame « did you feel that ?! An earthquake ! » Ah ? Ben maintenant que tu le dis... Visiblement à l'étage supérieur le ressenti était un peu plus évident car ils dévalent tous l'escalier surexcités. Il faut bien admettre que nous sommes un peu frustrés de l'avoir à peine (voire pas) senti...

Rester trois semaines minimum à Milford Sound lodge nous octroie quelques privilèges, dont celui très attendu de pouvoir faire une croisière gratuite dans le fjord (croisières, kayak et plongée sont les seules activités dans le Fjord, et le lodge est le seul hébergement : il n'y a pas grand chose à faire !).

 

 

 

 

 

Le lendemain, nous partons avec plusieurs collègues jusqu'à Homer Tunnel. Nous allons voir des trous d'eau pure qui surplombent la vallée. Les rejoindre est un peu périlleux car nous devons gravir la falaise, mais la vue de là-haut est magnifique. Les trous d'eau sont d'une limpidité parfaite, accentué par leur froid glacial. En chemin, nous faisons enfin plus ample connaissance avec les keas. Loïc avait déjà eu l'occasion de les voir vider une poubelle au lodge, nous avons maintenant la chance de les observer au plus près quand ils s'abattent sur le van pour en mâchouiller avidement les jointures. Baptisés. Ils ont l'air de vrais roublards quand ils déambulent en bandes entre les voitures arrêtées de force au tunnel. Leur démarche en crabe accentue leur côté vieux délinquants. Mais quand ils déploient leurs ailes pour s'envoler, ils dévoilent au contraire des couleurs chatoyantes et une vraie grâce. Ce pays compte décidément beaucoup de drôles de volatiles !

Nous profitons d'un jour radieux pour réserver notre place et sauter dans le bateau avec Hugh et Ben. Le bateau nous emmène en 2h jusqu'au débouché du fjord sur la mer de Tasman. Nous y voyons quelques otaries qui se prélassent sur des rochers et deux dauphins bottle-nose qui jouent auprès d'eux, dans les vagues. Le bateau s'amuse à s'approcher au plus près des chutes d'eau pour doucher les courageux (ou les imprudents) restés à l'avant. Nous nous avançons ainsi dans une superbe chute au nom enchanteur de Fairy Falls. Elle se nomme ainsi car certains jours elle se pare d'un superbe arc-en-ciel flamboyant. Nous sommes heureux, aujourd'hui l'arc-en-ciel est là, transformant chaque goutte d'eau en une sublimation de couleurs.

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Semaine 29

Semaine 29 : Les tempêtes des Sounds

 

Le lendemain la pluie ne s'est pas calmée, au contraire. La tempête fait de plus en plus rage à chaque instant. Le lodge interrompt les navettes pour le terminal des bateaux. De toutes façons, ceux-ci restent à quai. Cela ne leur était pas arrivés depuis deux ans. Un arbre tombe plus loin sur la route, nous sommes vraiment coupés du monde ! Le housekeeping est infernal : impossible de garder les draps dans les chariots tandis que nous tentons de rejoindre les chambres. Les tapis volent dans les couloirs et l'eau envahit le Café. Ces journées de cauchemar sont toujours un peu empreintes d'une excitante euphorie et nous rions de notre impuissance tandis que le vent s'engouffrant dans les couloirs nous empêche d'avancer en inondant d'eau chaussures, paillassons et portes d'entrée.

Les informations du lendemain matin nous confirment ce que nous devinions déjà : des tornades ont sévi sur la côte ouest. Le matin est plus calme et les touristes en profitent pour fuir par la route dégagée. Mais l'accalmie est de courte durée et la tempête reprend de plus belle. Des chalets pour les clients se retrouvent inondés, il y a vingt centimètres d'eau devant la maison du personnel et la rivière n'a pas été aussi haute depuis des années. On ne peut que constater, en effet, que c'est une région pluvieuse....

Le samedi, le lodge ferme pour la nuit du 14 mai. Toute l'équipe part à Te Anau à l'occasion de la fête de fin de saison. Nous allons officiellement rentrer dans la basse saison et l'équipe commence déjà à se séparer quotidiennement d'une partie du personnel de l'été. Nous nous retrouvons tous le soir dans un restaurant pour diverses activités avant de rejoindre la maison de l'homme à tout faire / photographe pour faire la fête autour d'un feu de bois. Le lendemain nous prenons tous le petit-déjeuner dans un hôtel de la ville avant de nous rendre dans un petit cinéma pour une séance surprise. C'est avec le plus grand plaisir que nous découvrons le film néo-zélandais « Hunt for the Wilderpeople » qui marche si bien ici. C'est un plaisir que nous partageons tous de retrouver sur grand écran les paysages, les accents et l'humour kiwi auxquels nous commençons tous à nous identifier après tout ce temps passé ici.

Le début de cette semaine en marque immédiatement le thème : la pluie. Nous sommes arrosés du matin au soir et les cascades se font de plus en plus impressionnantes. Des collègues viennent nous chercher en courant un après-midi, ils ont organisé une croisière au dernier moment (ils peuvent en faire autant qu'ils veulent et il leur est très facile d'y incruster les woofers) pour se balader sur le fjord au milieu des cascades. Un client a dit le matin même avoir compté pas moins de 306 cascades avec sa fille lors de leur sortie. Nous ignorons ce qui est le plus impressionnant : le nombre de cascades ou le fait de les avoir toutes comptées. La balade vaut le coup et nous hurlons avec bonheur quand le capitaine nous emmène dans des cascades encore plus gonflées et cinglantes que d'habitude. Après tout, mouillés pour mouillés... !

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Le samedi, le lodge ferme pour la nuit du 14 mai. Toute l'équipe part à Te Anau à l'occasion de la fête de fin de saison. Nous allons officiellement rentrer dans la basse saison et l'équipe commence déjà à se séparer quotidiennement d'une partie du personnel de l'été. Nous nous retrouvons tous le soir dans un restaurant pour diverses activités avant de rejoindre la maison de l'homme à tout faire / photographe pour faire la fête autour d'un feu de bois. Le lendemain nous prenons tous le petit-déjeuner dans un hôtel de la ville avant de nous rendre dans un petit cinéma pour une séance surprise. C'est avec le plus grand plaisir que nous découvrons le film néo-zélandais « Hunt for the Wilderpeople » qui marche si bien ici. C'est un plaisir que nous partageons tous de retrouver sur grand écran les paysages, les accents et l'humour kiwi auxquels nous commençons tous à nous identifier après tout ce temps passé ici.

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Semaine 30

Semaine 30 : La routine a du bon

C'est notre dernière semaine complète au lodge. Le temps est assez maussade et nous en profitons pour paresser et faire tout un tas de pâtisseries. Chaque jour nous disons adieu à quelqu'un qui repart dans son pays d'origine ou continue de voyager dans d'autres pays qui nous laissent rêveurs. La maison du personnel est maintenant très calme, nous ne sommes plus qu'une petite dizaine. Même l'équipe qui restera pour l'hiver est partie se relaxer sur des îles paradisiaques pour quelques semaines.

Lorsque Ben part, nous ne sommes plus que trois woofers. Ali est un peu ennuyée car celle qui devait le remplacer s'est désistée au dernier moment. Nous acceptons de rester quelques jours de plus le temps qu'elle trouve quelqu'un d'autre. Mais le travail commence à être un peu trop important pour nous trois et nous sommes exemptés de plonge : les chefs feront leur propre vaisselle !

En fin de semaine, un nouveau woofer arrive enfin et nous essayons de le former au mieux pour qu'il assure la relève. Ici, on se forme entre woofers donc il est facile de transmettre des erreurs et que celles-ci s'accumulent en bout de chaîne.

Le temps commence à s'éclaircir, c'est idéal. Nous voulons vraiment profiter de nos derniers jours à Milford Sound.

Semaine 31

Semaine 31 : Des Alpes à la West Coast

 

Nous entamons donc la semaine avec notre dernier jour de travail. Le second woofer est arrivé un jour en retard, nous n'aurons donc pas l'occasion de le former. Tant pis ! A l'occasion de leur arrivée et de l'entretien d'embauche du futur employé de la saison d'hiver nous organisons un grand barbecue. Nous sommes heureux de pouvoir partager une dernière bonne soirée avec toute l'équipe avant de repartir pour de nouvelles aventures.

Nous demandons à Ali si en tant que woofers nous pouvons avoir des tarifs pour visiter l'observatoire sous-marin. Elle nous dit qu'elle réservera pour nous et que ce sera offert, en plus il faut y être déposé par un bateau donc nous y gagnons une dernière croisière. Elle nous aime bien Ali ; elle a même accepté avec plaisir d'être citée en référence pour nos prochaines demandes d'emploi.

 

Le bateau nous dépose à l'observatoire et repart. Nous avons 45 minutes jusqu'à ce que le prochain bateau de croisière nous récupère. Cet observatoire flottant dispose d'une salle située à 10 mètres de profondeur d'où nous pouvons observer la faune sous-marine. L’intérêt est surtout que, grâce aux nombreux tanins qui s'écoulent de la forêt lorsqu'il pleut, l'eau devient particulièrement sombre et abrite donc des espèces qui se cachent d'ordinaire dans des profondeurs de 80 à 100 mètres.

Nous avons de la chance car l'eau est claire due à l'absence de pluie, nous pouvons donc voir les poissons assez facilement. De temps à autre un requin ou un dauphin s'incruste dans le champs de vision, pas aujourd'hui hélas. C'est toutefois très intéressant et nous pouvons observer des perches immobiles au milieu de splendides coraux d'une blancheur éclatante. Des concombres de mer essayent de se faire oublier dans les crevasses des rochers et des poissons tachetés passent devant les vitres avec un air pressé.

Nous remettons pied sur la terre ferme autour de midi et rentrons au lodge faire nos adieux. Skyler nous offre des cailloux qu'il a récolté sur Anita Bay, il espère qu'il y aura du Pounamu dedans, le jade néo-zélandais.

Nous reprenons donc la route et passons une dernière fois dans ce paysage merveilleux. Nous roulons environ 5h avant de faire étape à Lumsden. Le lendemain matin nous profitons à nouveau de sa bibliothèque, à laquelle nous devrions songer à prendre une carte d'abonnement, avant de repartir vers le nord.

Notre projet est de nous rendre à Wanaka. Quand vient la saison d'hiver, cette charmante bourgade se remplit de tous les touristes qui se rendent dans les stations de ski alentour. Forts de notre expérience en housekeeping et de l'appui d'Ali, nous espérons bien y trouver un travail. Nous commençons donc à démarcher les hôtels, CV en main. La réponse est toujours la même « Revenez mi-juin, la saison commencera vraiment et nous embaucherons alors selon l'afflux de touristes ». En fait, les hôteliers attendent surtout que commencent les vacances des australiens, à la fin du mois de juin. Il faudra par contre être prompts et efficaces car ce sera alors « Premier postulant, premier embauché ». Cela nous laisse tout de même deux bonnes semaines avant la course à l'emploi.

Nous partons camper près du Diamond Lake. Il fait vraiment très froid, et nous nous réveillons pour la première fois avec du givre à l'intérieur de la voiture.

Nous partons randonner sur la Diamond Lake track. Le sentier de 3h traverse des prairies alpines givrées et nous dominons le manifique lac Wanaka. Arrivés tout en haut nous avons droit à un panorama extraordinaire à 360° sur les Alpes et les lacs.

 

 

Nous redescendons en milieu d'après-midi et retournons vers Wanaka. La question se pose maintenant de savoir ce que nous allons faire pendant ces douzes prochains jours. Nous souhaitons recommencer à démarcher les hôtels, quotidiennement s'il le faut, à partir du 10 juin. Nous décidons donc d'entreprendre une boucle en partant vers le nord par la West Coast et en revenant par Arthur's Pass (qui nous avons causé tant de soucis il y a quelques mois!) et d'aller notamment voir l'inratable Mont Cook.

Nous partons donc vers l'ouest, en direction d'Haast. La SH6 qui relie Wanaka à Haast est réputée pour être l'une des plus belles routes du pays. Bien que très jolie nous reconnaissons avoir été davantage éblouis sur d'autres routes. Nous nous arrêtons aux Blue Pools. La rivière y forme en effet des trous d'eau limpide. Nous faisons aussi un petit arrêt aux jolies Thunder Creek Falls.

Haast est un hameau d'hôtels sans intérêt et nous passons rapidement. Nous arrivons alors sur la côte et faisons une jolie petite balade à Ship Creek, autour des dunes et d'un lac de bord de mer.

Nous arrivons enfin à Fox Glacier township. Nous nous y arrêtons pour la nuit : nous avons l'intention d'aller voir Fox Glacier le lendemain et nous en pétillons d'impatience !

Le lendemain matin nous sautons donc dans le bateau de 9h45 pour faire un dernier tour du fjord. Le temps est superbe, il n'y a pas un nuage mais il fait un froid de canard ! Quand nous sortons du fjord nous croisons une bande de dauphins bottle-nose qui rentrent vers des eaux plus calmes. C'est idéal car quand nous faisons demi-tour nous les rattrapons rapidement. Il sont une vingtaine, l'équipage du bateau est sur-excité : ils n'en n'ont jamais vu autant d'un coup. Les dauphins font la course avec le bateau et jouent dans les vagues juste en-dessous de nous et nous réalisons alors combien ils sont énormes. Ils font presque trois mètres de long ! Un bébé dauphin les accompagne et saute avec eux au ras des eaux. On nous indique la matriarche. Particulièrement immense, celle-ci a la peau striée de nombreuses et larges cicatrices. On se demande quels dangers elle a du affronter pour protéger les siens... Un albatros surgit soudain, attiré par toute cette activité. Il vole royalement au-dessus de la mer, provoquant des Ooooh et des Aaaah de tous les humains présents à bord.

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Semaine 32

Semaine 32 : Les Glaciers


 

Nous nous rendons donc au glacier dès le lendemain matin. Une petite marche dans la vallée glaciaire permet de se rendre à un point de vue situé à environ 450 mètres du glacier. La langue de glace grisée par les poussières coule au milieu de la forêt. C'est un des rares glaciers au monde, avec celui de Franz Josef, à se trouver au beau milieu d'une forêt tempérée. Beaucoup de touristes sont déçus quand ils arrivent en vue de ces glaciers. Sans doute s'imaginent-ils une falaise vertigineuse de glace bleutée et étincelante dont d'impressionnants morceaux se détacheraient régulièrement pour s'écrouler à son pied dans un vacarme assourdissant. Il n'en est rien évidemment. Ce qui est impressionnant, c'est surtout d'effectuer un travail d'imagination pour reconstituer cette vallée il y a 100, 1000 ou même 18000 ans. Dans les années 50, la glace recouvrait ce parking situé à 1h de marche de l'actuel point de vue. 20 ans plus tôt elle atteignait la route. Et il y a 18000 ans, cette impressionnante rivière de glace s'étendait jusqu'à la mer, située à une quinzaine de kilomètres de cette route. La réalité est que le recul du glacier ne se fait pas de manière constante, mais est de plus en plus rapide. Long de seulement 13km à présent, il est calculé qu'il devrait reculer de quasiment 1km chaque année. Nous savons donc que les générations à venir n'auront pas l'occasion de visiter les glaciers de Nouvelle-Zélande qui ne seront alors plus qu'un lointain souvenir : nous nous sentons chanceux et privilégiés.

Nous partons nous balader dans la forêt pleine de mousse, une petite marche en boucle nommée Moraine Walk nous fait envie et nous partons sur le chemin. C'est un adorable sentier serpentant au milieu de bois d'un vert tendre. Les roches charriées par le glacier se sont égarées ici et se sont adoucies sous l'effet de la mousse et des lichens.

 

Nous finissons le bout de route jusqu'au camping de Gillespies Beach. Tout au bout d'une petite route gravillonnée, cet ancien village de mineur n'est aujourd'hui plus qu'un endroit de promenade et de repos.

Nous nous installons pour la nuit. Dans les toilettes sèches, de jolis fantails se disputent pour se délecter des mouches tout en étant protégés de la pluie.

Le matin, nous partons marcher sur la plage de gravier. Des vestiges de l'industrie minière de l'or gisent dans les mares et écoulent tristement leur rouille. Nous nous rendons jusqu'à une petite rivière qui se jette dans la mer. La vue sur les Alpes enneigées au loin est particulièrement grandiose. Des hérons et de petits cormorans se sont appropriés ce lieu retiré et semblent vivre ignorants de l'agitation du monde. Le rêve.

Nous finissons par faire demi-tour pour nous rendre au second glacier qui se trouve sur la route longeant la West Coast : Franz Glacier. Arrivés sur place, un panneau nous annonce qu'une marche de 1h30 nous mènera à un point de vue situé à 700 mètres du glacier. Impossible d'approcher plus près. Soit, nous commençons donc la marche. Quand nous apercevons enfin le glacier, après environ 20 minutes de marche, nous découvrons qu'il est enveloppé d'une nappe de brume qui le rend quasiment invisible. Nous décidons de ne pas finir le trajet. Nous avons en fait une autre idée en tête : au niveau du parking nous avons repéré une randonnée de 5h20 qui permet d'accéder à un point de vue qui domine le glacier. Nous nous rendons donc dans un backpacker du village qui propose des prix très attractifs quand on reste dormir dans sa voiture. Le lendemain, le beau temps est au rendez-vous. Un magnifique ciel bleu nous invite à gravir la montagne sur la Roberts Track.

 

Nous retournons au backpacker. En repartant le lendemain pour continuer notre périple nous ramassons une auto-stoppeuse et l'emmenons visiter avec nous le lagon d'Okarito. Immense réserve naturelle où nichent les rares hérons blancs. Nous n'en voyons hélas aucun mais l'endroit est très serein. Nous continuons notre route jusqu'à Hokitika où nous déposons notre passagère. La ville n'offre pas grand chose d'esthétique, mais elle a bâti sa réputation sur la taille du jade (ou Pounamu tel qu'on le nomme ici, d'après le terme maori) que l'on trouve en grande quantité sur cette portion de côte. Nous nous contentons d'une excellente pizza avant de finir notre journée au camping de la grande ville de Greymouth.

Celle-ci n'a pas grand chose à offrir non plus, mais nous ne sommes pas souvent dans une grande ville peu touristique, nous en profitons donc pour faire tout un tas de courses essentielles avant de repartir légèrement vers le sud pour virer ensuite vers l'intérieur des terres. Direction Arthur's Pass. Après nos mésaventures de van dans la région, nous n'avions jamais eu l'occasion d'enfin explorer le coin, c'est chose faite pour notre plus grand plaisir. Nous nous rendons au bureau du DOC pour nous renseigner sur les balades. La Ranger nous confirme que la saison n'est plus bonne pour effectuer l'ascension d'Avalanche Peak pour des raisons que son nom indique de lui même. Elle nous conseille cependant la Bealey Spur Track, de 3h aller qui selon elle nous fera faire « Wwooow ! ». Prometteur !

Nous partons donc dès le lendemain matin. Après seulement une demie-heure de marche, la neige commence à recouvrir le terrain. Celui-ci devient un peu glissant mais ils brille comme si on avait répandu des milliards de diamants. La vue panoramique sur les Alpes est en effet grandiose. Au bout de 2h nous arrivons enfin au niveau du petit refuge et contemplons le sentier qui doit nous mener jusqu'au sommet. En fait, il n'existe plus du tout de sentier. Toute la crête est recouverte d'un épais manteau de neige. Nous nous lançons à l'assaut malgré tout en essayant de mettre nos pieds dans les rares empreintes qui semblent tracer un chemin. Les propriétaires de ces empreintes n'ont manifestement pas eu le courage de persévérer puisqu'elles s'arrêtent rapidement et nous nous retrouvons à tracer notre propre chemin dans une neige qui nous arrive parfois jusqu'à mi-cuisses. La montée est absolument exténuante. La vue de là-haut est superbe et l'air est pur et revigorant mais nous avons perdu beaucoup de temps sur ce dernier tronçon. Il nous faut donc redescendre assez rapidement pour ne pas être rattrapés par la nuit. Le soleil se couche environ une demie-heure après que nous soyons enfin parvenus à la voiture, épuisés, trempés, mais ravis.

Nous nous réveillons par un très froid matin sur les rives du Lake Pearson. Les arbres givrés se détachent dans la brume matinale. Il fait vraiment très froid.

Le temps passe vite. Nous voulons avoir un peu de temps dans le parc de l'Aoraki (le nom maori du Mont Cook) et nous décidons de partir d'une traite vers Géraldine. Nous nous arrêtons dans un vrai camping, l'occasion de prendre enfin une bonne douche chaude et de se faire un bon repas.

Nous reprenons la voiture pour nous diriger vers la côte. Nous nous arrêtons sur le chemin au Lake Matheson. Ce n'est qu'en nous y promenant que nous découvrons qu'il s'agit d'un lieu hautement touristique (calme aujourd'hui heureusement!) car c'est là qu'est prise la photographie emblématique de Nouvelle-Zélande : les Alpes se reflétant dans les eaux du lac. Certaines personnes ne s'y promènent même pas, ils s'empressent de se rendre au point de vue pour prendre leur photo et repartir. Quel dommage lorsque l'on réalise que la promenade autour du lac est un véritable enchantement. Malheureusement aujourd'hui la brume masque les montagnes et nous ne pouvons pas voir ce célèbre tableau mais cela confère au lieu un charme tout particulier. Il règne une douceur fraîche et un peu pastel et nous ne regrettons absolument rien. L'endroit inspire le calme et la réflexion.

La marche est agréable et nous amène tout d'abord à la Peter's Pool, petite mare au reflet dansant et parfait. La marche devient un tantinet plus corsée et nous caracolons avec plaisir sur des ponts suspendus, des marches de bois à flanc de falaise, des racines en escalier ou des lits de rivières. Au bout de 3h de grimpette nous arrivons soudainement sur une estrade de bois. La vue sur le glacier est effectivement saisissante. Sa blancheur nous aveugle complètement. Nous sortons notre pique-nique et mangeons en silence en contemplant cette immense vallée désertique qui s'étend, parfaitement plate et caillouteuse, empreinte austère des milliers d'années de travail du glacier.

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Semaine 33

Semaine 33 : La fin des Vacances

 

Nous nous rendons en direction du lac Tekapo. Magnifique étendue d'eau cernée de montagnes. Nous nous promenons sur le Mont John qui abrite un observatoire. La vue de là-haut est grandiose. Nous nous offrons un bon déjeuner au restaurant Mackenzie et, comme nous aimons le coin, nous renseignons sur les opportunités d'emploi. Il n'y en a pas : on enchaîne.

Nous arrivons le soir sur les berges du lac Pukaki où nous nous installons pour la nuit.

Le lendemain matin, nous nous réveillons dans une épaisse nappe de brouillard. On ne voit pas à 10 mètres ! Nous empruntons la route qui longe la rive ouest du lac et sortons de façon très soudaine de ce nuage que nous voyons s'éloigner tandis que nous nous dirigeons vers le Parc National de l'Aoraki qui abrite, entre autres merveilles, le Mont Cook - point culminant de la Nouvelle-Zélande avec ses 3724 mètres d'altitude - et le Tasman Glacier, plus grand glacier du pays (27mètres de long) qui s'étend à son pied. Le glacier se situe en toile de fond d'un très beau lac tâché d'icebergs bleus. Autour, les sommets poudrés de l'Aoraki se déroulent comme une carte postale.

Nous ne pouvons hélas pas gravir le Mont Cook, mais sa contemplation depuis ce prodigieux point de vue est déjà un divin plaisir.

Le temps prévu pour les prochains jours n'est pas fameux, inutile de rester dans le coin. Nous repartons donc vers Wanaka. Nous faisons une dernière étape dans le camping d'Omarama avant d'entamer à nouveau nos démarches de recherche de travail.

Visiblement la saison de ski ne s'annonce pas fameuse cette année. Les hôteliers ont renoncé à embaucher du personnel en plus. On nous dit de revenir en juillet. C'est hors de question pour nous d'attendre si longtemps.

Nous partons visiter Arrowtown, près de Queenstown. La petite ville a un charme certain. Nous nous y sentons vraiment bien et par bonheur un restaurant français a affiché sur sa porte un papier indiquant qu'elle cherche à embaucher. C'est un faux espoir, eux aussi n'embaucheront pas avant le mois de juillet.

Le lendemain nous sommes de retour à la bibliothèque de Wanaka, en pleine rédaction studieuse de lettres de motivation, lorsqu'un hôtelier de Franz Josef que nous avions contacté deux jours auparavant nous rappelle : notre profil l'intéresse ! En fait, notre origine française l'a tout de suite attiré, il a déjà travaillé avec des français et il trouve que ce sont d'excellents employés. Ce n'est pas pour rien que nous avons subtilement indiqué notre age et notre nationalité dans notre mail, ici les français sont bien vus, surtout s'ils ont un peu de... maturité. Nous devons commencer dans trois jours mais nous lui disons que nous pouvons le rencontrer l'après-midi même. Nous sautons dans la voiture et filons d'une traite vers Franz Josef. Nous arrivons en fin d'après-midi. Visiblement l'entretien est inutile, nous sommes déjà embauché. La chambre dans le logement du personnel n'est pas encore prête, on nous fait donc l'honneur de nous offrir deux nuits dans un des studios de l’hôtel, l'occasion pour nous d'en tester tout le confort.

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Fin Juin

Fin du mois de Juin :

Nous nous engageons à rester jusqu'à environ la mi-octobre, soit une dizaine de jours avant la fin de notre visa. Cela nous laissera le temps de remonter tranquillement vers Auckland en allant voir la région d'Abel Tasman et du Mont Taranaki avant de revendre le van et de filer vers de nouvelles aventures. Les jours de congé seront rares et les promenades également. En bref, la rédaction de notre journal de bord va s'espacer.

Nous terminons donc ce mois de juin avec la découverte du travail qui va nous occuper pour ces 4 prochains mois.

Nous travaillons avec un couple d'australiens qui partage notre maison. Nous travaillons par équipes de deux. L’hôtel est en fait une sorte d'appart-hotel offrant un service s'approchant fortement du luxe. Les petits appartements (du studio basique à l'appartement pour cinq personnes avec spa) disposent de belles chambres, cuisines toutes équipées dans un état absolument impeccable et salle de bain de luxe. Nous devons donc briquer tout cela avec vigueur, faire des lits parfaits, fournir tout un tas d'équipements, mais aussi un service auprès de la clientèle (refaire leur lit tous les jours, faire la vaisselle, etc...). L'hôtel faisant également sa propre lessive, nous passons de longs moments à plier une quantité ahurissante de draps immenses.

Le travail est vite redondant, mais il passe vite. Nous ne travaillons que cinq heures par jour, tous les jours de la semaine, les jours de congé n'étant distribués que dans des périodes de creux.

La vie dans Franz Josef promet d'être douce et tranquille. Nous sommes contents d'avoir atterri ici et non à Fox Glacier qui est un village tout à fait inintéressant. Ici, le nombre d'activités touristiques crée toute une communauté de travailleurs saisonniers et il y a même un petit cinéma, sans pour autant tomber dans la folie de Wanaka ou de Queenstown. Un juste milieu en somme.

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Juillet

Mois de Juillet :

Le mois de juillet est doux et pluvieux cette année. Après un été particulièrement chaud, l'hiver se fait long à venir, au grand dam des professionnels du tourisme du ski. Les stations, qui devaient ouvrir mi-juin, font tout juste une petite ouverture timide.

Le travail au motel devient peu à peu routinier et monotone. Le début du mois est marqué par un important afflux de touristes asiatiques et australiens et pendant quelques jours le motel est absolument complet. Cette période de course intervient pile au moment de nos débuts en tant que serveurs. En effet, nous faisons une soirée d'essai dans le plus gros restaurant-bar du village, The Landing, le 1e juillet et nous voilà tous deux embauchés dès le lendemain. Les journées sont alors bien remplies et se mettent à défiler à une vitesse impressionnante. Le travail au restaurant ne nous enchante pas plus que ça, il faut dire que l'on est loin de la convivialité que nous assimilons d'ordinaire à un lieu où on se rassemble autour d'un bon repas. Ici, la rentabilité est le maître mot, quitte, par exemple, à pousser ostensiblement les gens à acheter à boire en attendant l'arrivée imminente de leurs amis. Quand nous nous retrouvons le soir, nous passons de longs moments à rire au dépens de certaines tablées : « celle-ci m'a demandé un burger sans pain ce soir ! » ou « on m'a commandé un cheese-burger sans fromage ! ».

Le propriétaire du restaurant détient également deux autres établissements, le Full of Beans, café plutôt orienté « en-cas » et « petit-déjeuner », situé à deux pas dans la rue principale, et le King Tiger (restaurant indien, chinois et thaï), voisin du motel où nous travaillons. Ayant semble-t-il estimé vers la mi-juillet que nous devions commencer à être assez formés pour cela, nous commençons à être envoyés (surtout Véra) au King Tiger pour faire le service. Il s'agit alors d'apprendre un tout nouveau menu (bien plus compliqué que le premier), un nouveau logiciel, une nouvelle mise en place des tables... Travailler dans ce restaurant nous plaît beaucoup moins que de travailler au Landing mais soit, nous savions que c'était le risque dès notre embauche !

Nous profitons d'une bonne coupure un après-midi pour aller visiter le Kiwi Wildlife Center qui travaille au repeuplement en kiwis des forêts du pays. Quelle n'est pas notre déception ! Nous découvrons alors qu'il s'agit essentiellement d'aller récupérer des œufs sous des papas kiwis endormis dans leur terrier (et pucés donc aucune chance d'échapper à leur destin) pour les mettre dans des gros cubes de plastique et de métal au nom chaleureux « d'incubateurs » pour les faire éclore sous la lumière crue d'un néon et faire grandir les oisillons dans un espace de 10m² où le visiteur peut aller les observer pour la modique somme de $30. Ces animaux n'ayant pas du tout l'instinct grégaire, on peut donc les voir passer leur temps à se chamailler. Le reste de la balade consiste en une reproduction en plastique d'un glacier... $60 bien dépensés !

Toute cette agitation au motel et au restaurant nous fait finalement travailler autour de 60h par semaine sans le moindre jour de repos. Nous finissons par en avoir deux providentiels à la fin du mois (nous commencions à nous sentir patraque!) et nous en profitons pour nous échapper vers Gillespies Beach où nous nous étions déjà rendus il y a quelques semaines. Nous espérons alors finir la balade entamée la fois précédente pour nous rendre jusqu'à Galway Beach où se trouve une colonie d'otaries. Elles ne sont pas au rendez-vous, et les 3h30 dans la forêt ne sont pas la marche la plus agréable que nous ayons faite jusque là mais nous sommes contents d'avoir pu changer d'air. Nous profitons de notre second jour de week-end pour paresser à la maison en regardant tomber la pluie.

La dernière semaine est beaucoup plus calme. Le temps se refroidit fortement et la neige descend jusqu'à 500 m d'altitude. Par conséquent, la route d'Haast se retrouve bloquée et nous perdons toute la clientèle en provenance de Queenstown. Arthur's Pass étant bloqué également, nous perdons aussi les plus motivés qui auraient été prêts à faire les tour des Alpes ou qui arriveraient directement de la côte est. Les quelques touristes qui parviennent jusqu'à nous sont ceux qui descendent directement du nord. Bref, le motel est quasiment vide. Beaucoup de clients ayant réservé une chambre ne pointent jamais le bout de leur nez. Ces mêmes clients ne sortent donc pas au restaurant le soir, et la pluie incite les locaux à rester cloîtrés chez eux. Les montagnes alentour se couvrent de neige et nous nous mettons doucement à espérer pouvoir marcher sur une neige grinçante dans les semaines à venir...

La dernière semaine est beaucoup plus calme. Le temps se refroidit fortement et la neige descend jusqu'à 500 m d'altitude. Par conséquent, la route d'Haast se retrouve bloquée et nous perdons toute la clientèle en provenance de Queenstown. Arthur's Pass étant bloqué également, nous perdons aussi les plus motivés qui auraient été prêts à faire les tour des Alpes ou qui arriveraient directement de la côte est. Les quelques touristes qui parviennent jusqu'à nous sont ceux qui descendent directement du nord. Bref, le motel est quasiment vide. Beaucoup de clients ayant réservé une chambre ne pointent jamais le bout de leur nez. Ces mêmes clients ne sortent donc pas au restaurant le soir, et la pluie incite les locaux à rester cloîtrés chez eux. Les montagnes alentour se couvrent de neige et nous nous mettons doucement à espérer pouvoir marcher sur une neige grinçante dans les semaines à venir...

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Mois d'Aout
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